ACCUEIL » PUBLICATIONS » ANCIENS NUMEROS » L’Afrique plurielle. Regards croisés sur les sociétés de l’Afrique contemporaine (Côte d’Ivoire, Gabon, Mali, RDC), numéro 2, volume 2, janvier 2019 » Articles de ce numéro

AN =  Média et individuation.

21 janvier 2019
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Jacques Tounga,
Université Omar Bongo,
Département de Psychologie,
Centre de Recherche et d’Etudes en Psychologie (CREP),
Gabon

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Les médias, aussi nombreux soient-ils et à tort et à travers identifiés aujourd’hui sous le label Nouvelles Technologies de l’Information et des Communications (NTIC), sont au centre de la vie de tout individu en quête d’informations. Selon G. Braun (2018, 1), « les nouvelles technologies de l’information et de la communication influent directement sur les deux missions fondamentales de l’école que sont la transmission du savoir et la socialisation des jeunes. Plus de trente ans après les premières expériences d’introduction de l’ordinateur dans la formation, nous commençons seulement à percevoir concrètement les modifications qu’elles induisent dans le quotidien du système scolaire, dans ses lieux, ses temps et ses enseignements ». Les enfants font également partie de ces individus.

En effet, la télévision et les autres formes de communication occupent une bonne part dans la vie des enfants. Si des pays comme les Etats-Unis, le Canada, l’Inde, etc. se servent de cet outil pour l’enseignement, le téléenseignement, le divertissement… d’autres comme le Gabon s’en servent, par le truchement des chaînes internationales (Canal + et autres) et locales, pour l’instruction des enfants en appui à l’action parentale. Certains de ces media remplissent cette fonction à travers les programmes qu’ils proposent. Au-delà de l’instruction, le divertissement occupe une part importante parmi les programmes proposés. Et l’on observe des enfants qui s’identifient aux stars de ces programmes, arborant tout instrument et toute attitude les concernant. Mais ce phénomène ne se pratique pas sans conséquences, une longue observation de cette reproduction peut conduire à une individuation utile quant à la construction du processus de personnalisation de l’enfant.

Ainsi, dans cet article, nous nous donnons pour objectif de comprendre quelle est la part des médias dans l’élaboration du processus d’individuation de l’enfant Gabonais.


1. Problématique

1.1. Rôle des médias
Les médias en général contribuent à une large part dans l’épanouissement des jeunes en pleine croissance. Ils sont issus du mot latin mass media. Par définition, écrit F.B. Huyghe, « Mass media est un mot né dans les années 20. C’est un mélange de latin et d’anglo-américain : un medium, sans accent signifie initialement à la fois un milieu et un intermédiaire. Mass est un mot anglais lié à la société industrielle. « Mass media » renvoie aux innovations de l’ère industrielle (cinéma, affiche, radio, télévision, presse). Ce sont des moyens de communication destinés aux masses, selon un schéma un-vers-tous. Ils permettent de toucher immédiatement des audiences nombreuses et physiquement dispersées » (2012, 1). Parmi les mass media, l’on compte les technologies de l’information et de la communication (TIC). Selon D. Victoroff, « le XXe siècle est marqué spectaculairement par le rôle de plus en plus important que jouent les mass media. La presse à grand tirage, la radio, la télévision sont ou tendent à devenir pour l’immense majorité humaine, la source principale de toute information, aussi bien que de distraction » (1963, 65). En toute évidence, aujourd’hui, les media ont pris plus d’ampleur notamment à partir du développement de l’informatique avec la présence effective de l’internet. Toute génération confondue en fait un large usage. Leur usage est utile sur le plan cognitif. J. Sanchez, M. Saenz et J. M. Garrido-Miranda (2010) ont mené un travail qui a mis en place un dispositif sur l’utilisabilité d’un dispositif haptique ainsi qu’un jeu vidéo basé sur le son, pour le développement et l’utilisation des compétences d’orientation et de mobilité dans des espaces fermés et inconnus d’enfants aveugles et d’âge scolaire. Dans le même sens, l’étude menée par M. A. Quiroga, F. J. Roman, A. Catalan et R. Colom (2011), indiquent qu’il y a un lien entre les jeux vidéo et les performances cognitives chez les joueurs. Cette étude visait à vérifier si la performance d’un jeu vidéo nécessite de l’intelligence même lorsque les périodes d’entraînement sont beaucoup plus longues. L’étude a impliqué 27 étudiantes du premier cycle universitaire. L’intelligence a été mesurée en utilisant plusieurs tests avant et après la pratique du jeu vidéo. Les participants ont joué à des jeux vidéo un jour par semaine pendant cinq semaines en complétant cinq blocs d’essais chaque jour. La pratique totale consistait en vingt-cinq blocs d’essais (250 essais). La principale constatation montre que la performance de certains jeux vidéo est systématiquement liée à l’intelligence tout au long de la période de pratique, ce qui indique que les capacités de base sous-jacentes à ces jeux vidéo ne peuvent pas être facilement automatisées. Cependant, pour certains jeux vidéo, la relation à l’intelligence est grandement réduite au cours de la période de pratique. Des moyens de contester l’intelligence à l’aide de jeux vidéo sont proposés à partir de ces résultats.

Cependant, l’usage de certains jeux ou le suivi de certaines émissions peuvent entraîner des situations comportementales négatives chez les jeunes. B. Len (1997) admet l’impact négatif des images véhiculées par des jeux vidéo tels que Death race en brutal et immoral de la situation ludique proposée aux jeunes joueurs. P. Stephen (2003) décrit les genres cinématographiques à problème, cas de « horror » et « crime movies » qui insistent sur le crime donné à voir sur toutes ses formes. R. Barriors (2002) insiste sur le fait que les enfants sont façonnés par les films. Aussi les médias prescripteurs et déclencheurs des comportements violents sont ancrés dans les esprits du public qui s’y intéresse.

De l’âge de 3-4 ans, débutent les premières formes d’identification chez l’enfant, à l’adolescence, où apparait une forme globale d’identification, les jeunes ont besoin de repères pour se conforter un équilibre personnel riche en affectivité. Entre autres modèles, les médias, télévisés, internet et autres, contribuent largement à cet épanouissement. Face aux médias, « [...] la transmission de normes par l’expérience esthétique se consolide à travers des logiques sociales qui affectent l’expérience individuelle du programme : la déclaration des choix et des jugements qui est à la fois anticipée et rétroactivée au moment même de la réception crée une nouvelle position spectatorielle qui permet de concilier expérience personnelle et expérience collective [...] » (D. Pasquier, 1998, 108).

L’auteur montre dans la série télévisée Hélène et les garçons que les programmes regardés peuvent susciter un engouement dans les identifications chez les téléspectateurs. A ce titre, rappelons tout de même que les adultes d’aujourd’hui se sont comportés comme les stars de leur époque. Nombreux sont ceux qui se faisaient appeler « Pélé », « Platini », « Bruce Lee », « Tarzan », etc. en souvenir des stars du monde du football et du cinéma, … Les jeunes taguaient sur les murs des maisons, de la ville, etc. des noms à l’effigie de leur idole. Mais cet acte rôle ne se limite pas seulement dans les graffitis il va plus loin. L’auteur du surnom peut aller jusqu’à s’informer sur les pratiques quotidiennes de l’idole, voire son caractère. Toute information le concernant est la bienvenue. Le but ici est de l’imiter, en agissant comme lui. Le phénomène va au-delà quand certains parents attribuent les noms de leurs stars préférées à leurs nouveau-nés. Une source orale nous dit avoir donné le nom de Marina Santi, actrice des romans photos, comme prénom à sa fille. Une autre source nous parlera de Saint Petersburg (Pete en diminutif) attribué à son fils en souvenir à sa réussite dans la ville russe Saint Petersburg…

Ces exemples présentent le rôle prééminent des médias dans le quotidien des usagers en quête de bien être psychologique par la fuite en avant ou la conformité dans une attitude précise. Au cours des années 1980, la série américaine Dallas, incarnée par Jr Ewing et largement diffusée sur les antennes de la Télévision Gabonaise, a envahi les foyers gabonais. Le samedi soir des hommes restaient accrochés devant la télé attendant de voir passer la série avant de sortir prendre un verre en boite de nuit, dans les bars… Combien se sont fait appeler Jr et Dieu seul sait combien il y a eu des scandales dans les foyers. Dans les années 1990, la série télévisée Top Model a été au cœur d’un débat à l’Assemblée Nationale Gabonaise tant des dérapages avaient été observés dans les foyers au point où la série a failli se faire interdire d’émission, parce qu’elle était jugée trop impudique pour les familles gabonaises, à ce qui se disait à l’époque dans les médias.

En tout et pour tout, il n’y a pas que les enfants en pleine construction du processus d’individuation à travers les médias, mais également les personnes adultes en quête d’une seconde forme d’identification. De cette manière, les médias s’imposent plus ou moins dans la vie de chaque individu le conduisant progressivement vers l’adoption de tel comportement en imitation à untel regardé sur internet, vu à la télévision (cinéma) ou vers la prise de telle décision capitale pour venir. D’où les mesures prises par les politiques dans de nombreux pays comme la France qui a créé la brigade cybercriminalité pour éviter certains dérapages sur le net. A cet effet, que peuvent être les médias pour chaque individu les utilisant ?

A propos de l’identification à un héros des séries télévisées, D. Pasquier (op. cit.) a défini quatre formes :

  • - l’identification associative dans laquelle le sujet s’exerce en assumant un rôle et en reconnaissant le rôle des autres, à des modes de communication susceptibles d’orienter en retour la vie sociale ;
  • - l’identification admirative et identification par sympathie ; c’est l’identification au héros parfait, le héros comme modèle à suivre selon les aspects physiques, intellectuels, fonctionnels, … qu’il présente ;
  • - l’identification cathartique qui dégage le spectateur des complications affectives de sa vie réelle et le met à la place du héros qui souffre ou se trouve en situation difficile, pour provoquer par l’émotion tragique ou par la détente du rire sa libération intérieure ;
  • - l’identification ironique qui cherche à briser la magie de l’imaginaire, et refuse au lecteur l’identification attendue avec l’objet représenté pour le contraindre à réfléchir et à développer une activité esthétique autonome.

De cette typologie, c’est l’identification cathartique qui est le modèle le plus suivi par les individus dans la construction de l’individuation et qui forme la base du présent travail.

1.2. Média, lieu, milieu
Les média ne sont pas anodins pour leurs usagers. Ils sont utiles dans leur prise de décision, dans leur comportement, etc. Ils sont avant tout un lieu d’informations vers lequel les usagers se servent des idées données pour s’enquérir des pratiques dans telle et telle autre contrée de la ville, du pays, du monde, etc. Ils s’informent mais ils réagissent également devant telle ou telle autre situation plaisante ou désenchantée. Chacun y apporte de son savoir, de son savoir-faire, de son savoir-être dans le but de partager et tenter d’entraîner d’autres personnes vers son sort. De même, les médias peuvent représenter un lieu de divertissement ou d’aucuns viennent se réjouir à travers les programmes de films, de variétés, de découvertes du monde. D’autres cherchent une issue de consolation quand ils ont été abusés, éconduits, … certains, ne pouvant se retrouver dans les aires aménagées pour les jeux à l’extérieur des domiciles, trouvent excellent de le vivre en famille devant les activités ludiques proposées. En outre, les médias sont un partenaire d’échanges (R. Cloutier, A. Renaud, 1990). Il existe une sorte d’interaction entre le programme proposé et l’usager. Cet échange prouve à suffisance qu’ils sont un agent socialisant à travers les apports dont ils sont le véhicule. L’usager y découvre et il s’en remet.

Aujourd’hui, le rôle des médias n’est plus à discuter. Les apprentissages de tout genre y ont cours. Dans le cas de certains enseignements et téléenseignements qui se font à travers ces outils, devenus lieu ou centre de toutes les cultures. En un temps record, l’usager peut se retrouver dans plusieurs milieux en même temps. U. Bronfenbrenner (1979) définit le courant systémique (écologique) qui laisse apparaître quatre principales sphères au cœur du développement du jeune enfant. La structure la plus interne est celle qui enveloppe l’individu en développement : par exemple la famille, niveau désigné par le terme microsystème. Le second niveau est constitué par les interrelations qui s’établissent entre l’individu et le milieu immédiat, c’est le mésosystème. Le troisième niveau concerne les événements susceptibles d’affecter le développement de la personne, même si elle n’est pas présente. Cas par exemple de l’influence sur l’enfant du travail des parents. C’est l’exosystème. On peut ajouter un dernier niveau, le macrosystème qui est le niveau le plus distal, constitué de l’idéologie et des structures institutionnelles (systèmes politiques, économiques, sociaux et culturels).

Nous pensons qu’en plus de ces niveaux structurels, s’ajoutent les médias qui sont un milieu au même titre que l’école, la famille, l’hôpital, le travail, etc. Loin de la simple activité de divertissement ils sont à la fois un milieu et un outil essentiel pour tout être humain quant à l’acquisition des connaissances, au divertissement, à la construction de la personnalité, à la remédiation de certaines tracasseries quotidiennes, ... En somme, comme le dit H. Wallon (1959) l’enfant se construit dans les milieux qu’il fréquente et son étude nécessite également celle du milieu dans lequel il s’émeut (J. -Y. Rocheix et E. Bautier, 1999). Ainsi, les médias sont-ils présents dans la construction socio-personnelle de l’enfant tout au long de leurs interactions.

1.3. L’individuation de l’enfant
H. Wallon (1945) a montré combien est important l’imitation chez le jeune enfant. Il imite des modèles en reproduisant ce qu’ils pratiquent au quotidien. A travers cette imitation, l’enfant se forge un modèle du rôle de chaque membre de la famille ou de la télévision imité. Il s’approprie son caractère et par la subjectivation (P. Malrieu, 1973, 2003), il rentre progressivement dans le processus d’individuation.

L’on peut comprendre l’individuation selon C. G. Jung (1983) comme le processus qui fait d’un être humain, un individu, une personnalité unique, un homme total. En ce qui nous concerne chez l’enfant, il s’agit du processus par lequel il se différencie en tant qu’individu différent d’un autre après avoir été exposé à plusieurs milieux. M. Mahler (1990) parle de processus de séparation-individuation, par lequel l’enfant en rampant et en entamant la marche bipède, s’éloigne de la mère et explorant l’environnement immédiat. Ce processus marque la séparation progressive de la fusion maternelle aidé par le père et le conduit vers son individualité. En un mot, c’est le processus par lequel il se distingue de la mère et devenant soi. Un soi différent de la figure d’attachement la plus présente, mais en cours de construction.

Dans la situation de la distorsion du moi ou vrai faux self, D. W. Winnicott (1974) explique la structure de la personnalité comme dotée d’une coquille protectrice qui lui sert à cacher le vrai self en vue de le protéger contre les défaillances du milieu ; le faux self. Mais le faux self, en présence du vrai modèle fait place au self réel pour faciliter le cours normal du développement de l’enfant. Il agit suivant la docilité qui est le caractère principal et l’imitation, en est une spécialité. Aussi, dans cette théorie, la permanence de l’objet contraint le sujet à se l’approprier par l’entremise de l’imitation très chère à H. Wallon (1941) chez qui, le développement non seulement se fait par une suite discontinue et par opposition, mais par l’entremise de l’imitation capitale dans la construction des modèles identificatoires.

M. Cohen-Emérique (1993) rappelle que l’appropriation des modèles se fait sur la base d’une décentration du soi vis-à-vis de l’objet, à partir de la méfiance dans les premières impressions pour enfin voir émerger des repères (modèles) qui suscitent une mise en confiance de l’individu. Ainsi l’enfant peut s’approprier une nouvelle culture, un modèle, une opération qui nécessite un effort de curiosité, à partir de l’observation, l’écoute et la médiation. Au-delà de la troisième année de vie, l’enfant ne rate rien de tout ce qui se trame autour de lui. En effet, face aux médias, les programmes proposés le consolident dans sa quête d’identité. Le choix de certains programmes parmi toute la panoplie en sa présence justifie de sa bonne foi quant au modèle qu’il va imiter en s’accaparant le rôle du modèle et plus tard, en s’identifiant à ce dernier. Pourquoi un modèle des médias ? Nous venons d’écrire plus haut que les médias sont un milieu et par la subjectivation d’une part, chaque milieu apporte un plus à l’enfant. Et à travers l’épanouissement généré par l’émotion que dégage un personnage très médiatisé s’impose un modèle d’individuation chez l’enfant, d’autre part.

1.4. Problème
Les médias, par leur évolution aujourd’hui, deviennent une plaque tournante dans la résolution de certaines questions relatives à la construction personnelle de l’individu. Leur rôle auprès de l’enfant contribue à acquérir de nouveaux apprentissages utiles pour son développement psychologique.

Sur la base de la théorie du milieu de l’enfant (H. Wallon, 1959) et du courant systémique d’U. Bronfenbrenner (op. cit.), nous avons postulé l’idée selon laquelle les médias et leurs caractéristiques sont un milieu. Un milieu d’échanges, d’interactions, d’apprentissages multiples, etc. Et comme tout milieu, les médias sont régis par un ensemble d’affects, d’émotions, … qu’ils transmettent auprès de leurs usagers. D. Pasquier (op. cit.) a montré que les médias influencent la construction de l’individuation du sujet sur la base des programmes diffusés. Aussi, l’enfant qui les visite, intègre progressivement leur mode de fonctionnement. Le choix d’un modèle au préalable isolé parmi tant d’autres conduit ce dernier à entreprendre une série d’interactions sous forme de jeux au départ, et désormais, sous l’angle d’un modèle d’imitation. L’enfant devient l’objet médiatisé de son choix. Il peut même se faire appeler du patronyme de la référence, implorant les parents à lui procurer tout objet, vêtements, gadgets, etc. liés au personnage. Cas par exemple du personnage de Spiderman, de Bateman, d’Hannah Montana, etc. Ces gadgets éparpillés dans toute la maison, et l’enfant y organise parfois un culte, allant même jusqu’à les installer dans son lit et dormir ainsi si les parents ne prêtent pas attention. Le phénomène peut durer pendant des années tant que la référence télévisée est d’actualité. A travers la subjectivation de l’objet, l’enfant peut adopter des attitudes (vestimentaires, comportementales, etc.), un caractère par députation (I. Sow, 1978) du modèle choisi. Face à une telle situation, nous quel est l’effet des médias sur la construction de l’individuation de l’enfant ?

Devant cette préoccupation, nous postulons l’hypothèse générale selon laquelle les médias, par les personnages qu’ils projettent, participent à la construction de l’individuation de l’enfant au Gabon.


2. Méthodologie

2.1. Population
Pour la réalisation de cet article, nous avons mené une étude de cas. Nous avons rencontré des enfants âgés de trois (3) à six (5) ans, tranche d’âge idéale pour le présent thème. Sur quatre enfants observés, nous avons envisagé de travailler avec un seul dont les actes sont pertinents à notre préoccupation. L’enquête s’est déroulée à son domicile familial pour plus d’adéquation entre son discours et son comportement observé un enfant âgé de cinq (5) ans qui adore un personnage très médiatisé dont il en a fait son principal modèle d’identification : Spiderman. De l’avis de ses parents, l’enfant a commencé à s’intéresser à ce personnage depuis qu’il est âgé de trois (3) ans.

2.2. Outils de recueil et d’analyse de données
Les observations sont réalisées en deux temps à l’aide d’entretiens semi-directifs. En premier lieu, un entretien sommaire avec les parents pour le recueil des informations sociodémographiques et savoir depuis quel âge, l’enfant s’intéresse au personnage auquel s’il s’est identifié. Ensuite, nous avons réalisé un entretien avec l’enfant selon une grille d’entretien ci-après présentée. Les résultats sont analysés selon le contenu thématique.

Guide d’entretien

Du côté des parents :

  • - choix du personnage ;
  • - comportement à la maison ;
  • - attitude à l’école.

Du côté de l’enfant :

  • - choix du personnage ;
  • - choix des gadgets ;
  • - comportement face aux autres.

2.3. Présentation du cas E
Dans ce travail, nous adoptons l’initiale du prénom de notre cas d’étude par souci d’anonymat, tel qu’il est conseillé dans une recherche scientifique. Les observations et les entretiens ont été réalisés dans son domicile au départ en présence des parents et par la suite, avec l’enfant en leur absence.

Le cas E est un enfant studieux qui fréquente la Grande Section Maternelle d’une école privée de la place de Libreville. Il est né dans une fratrie de quatre enfants dont il est le troisième. Les deux aînés sont une fille âgée de douze (12) ans, un garçon âgé de huit (8) ans, et la puînée âgée de deux (2) ans. Seule la sœur aînée fréquente un Lycée privé, les trois autres enfants sont dans la même école qui comprend trois (3) niveaux : la crèche, la maternelle et le primaire. Il est issu d’une famille aisée financièrement dont le père est un homme politique et la mère, une ingénieure agronome.

2.4. Résultats et discussion
Des entretiens semi-directifs réalisés d’une part avec les parents et d’autre part avec l’enfant, nous avons obtenus les résultats discutés suivants selon l’ordre thématique.

1. L’isolement/Différentiation
Du personnage, l’enfant après l’observation des multiples programmes médiatisés a opté pour le personnage de Spiderman « [...] j’ai entendu parler à l’école, à Abraca délires [...] je l’ai vu à la télévision, plusieurs fois [...] ». Le sujet après avoir entendu parler, après avoir vu le personnage à la télévision, a remarqué que Spiderman diffère d’autres personnages. Son ardeur devait fasciner l’enfant. Ainsi, il va l’isoler, le distinguer d’autres parmi lesquels, Batman, Power Rangers, Tunga, etc. Il l’a identifié. Mais pourquoi ce personnage ? « [...] c’est un justicier qui a pitié des pauvres et qui attaque les méchants [...] ». L’action que mène Spiderman lui permet de le distinguer et de pouvoir s’en contenter : la justice. A la question de savoir pourquoi ce thème, E dit : « [...] il y a trop de méchants à l’école, il faut Spiderman pour les attaquer [...] ». Le fait d’être témoin de quelques scènes de violence à l’école, dans le voisinage de son lieu d’habitation, l’a certainement révolté et conduit au choix d’un personnage incarnant la justice. Le discernement d’un personnage parmi tant d’autres se fait sur la base d’une envie intense générée par des émotions à l’issue de la visualisation d’une scène. Suite aux scènes de violence, le cas E après avoir visualisé le personnage de Spiderman, le discerne et va entamer la procédure d’intégration en soi du personnage. C’est le sens développé par D. Pasquier (1998).

2. L’information
Aux dires des parents du cas E, l’enfant les a fatigués trois jours durant pour avoir des informations/documents : « [...] E a fatigué son père lui posant des questions sur l’Araignée. Ce dernier lui a répondu qu’il avait suivi la série télévisée pendant son enfance mais qu’il ne pense pas qu’il existe encore des documents le concernant [...] ». L’enfant est intéressé par ce que dit le père mais n’allant pas de mains mortes, il va insister sur l’existence des informations. La mère rajoute : « [...] Le lendemain, de retour de l’école, il dit au père qui était allé les chercher, que les documents existent [...] un de ses camarades les lui aurait présentés [...] ». Cet acharnement de l’enfant exprime l’envie tout faite de s’approprier le personnage. Les parents ont fini par acheter des sacs d’école, des cahiers, des trousses scolaires, des masques, des combinaisons, des tee-shirts, des revues, des bandes dessinées, des gadgets, jusqu’aux assiettes à l’effigie de Spiderman pour conforter l’enfant dans ses choix. « [...] Mon père est trop fort, tu sais, il a décoré ma chambre avec l’image de Spiderman [...] » La quête d’information sous-tend l’intérêt porté et la forte émotion drainée par l’objet médiatisé. Ce qui va dans le sens défini par M. Mahler (1990) qui parle de l’envie du sujet à aller en quête de la documentation à travers gadgets, brochures, etc. concernant l’objet.

3. Imitation/Rapprochement
Le cas E, après s’être renseigné sur le personnage, a perçu son rôle, celui de « justicier ». De ce fait, il procède à l’imitation quand il acquiert les gadgets de l’objet. Il dit « [...] avec mon turbo lance pièce, je vais les pulvériser [...] » Joignant l’acte à la parole, il se sert d’une sorte de pistolet bleu chargé de piécettes qu’il pointe vers l’horizon en proférant des : « [...] comme ceci [...] ils vont me sentir, comme cela je vais les anéantir [...] Pschium, pschium et beng beng [...] tu vois, ils sont anéantis et la police va arriver [...] », et « [...] je dois partir avant l’arrivée de la police oh [...] » Sautillant et se tortillant, l’enfant coure vers le portail et revient vers moi tout jovial. J. Nadel et P.-M. Baudonnière (1980) disent que l’enfant n’imite pas n’importe quoi, n’importe qui… L’objectif de l’imitation peut être la personne. Il s’est représenté le rôle de l’objet désormais identifié et isolé. Il se met ainsi à imiter le modèle. Cette attitude sous-tend ce qu’écrit H. Wallon (1942) qui souligne que l’imitation, en l’absence du modèle, est capitale dans la construction de la personnalité chez l’enfant quand elle a pour objectif le modelage de son propre corps, le personnage de l’autre, dans ses postures, ses gestes et ses attitudes. L’enfant cherche une personne en autrui, et en imitant les personnes, l’enfant tente de leur dérober leurs avantages. Ainsi va-t-il apprendre à intérioriser les éléments socio-culturels de son milieu, cas de Spiderman. Et d’ailleurs, l’apprentissage, dans sa définition la plus basique, se fait à partir de l’imitation. Par ce processus d’apprentissage, l’enfant entame le rapprochement de l’objet désiré. M. Mahler (op. cit.) stipule, à cet effet, que le sujet ressent l’envie de se rapprocher de l’objet. Il se rapproche et consolide la relation marquant finalement son individualité.

4. Identification à l’objet
Quand le rapprochement entre l’enfant et l’objet s’est réalisé, il a tendance à se faire passer pour l’objet. En effet, le cas E dit : « [...] tu vois, je suis fort, j’ai la puissance de Spiderman, [...] je suis Spiderman qui va au secours des pauvres [...] je ne fais pas de cadeaux aux méchants [...] » L’enfant investit le rôle du personnage des médias. Il acquiert son identité et il devient le personnage, quand il ne l’est pas en réalité. Tout se produit mentalement. C’est l’identification qui est selon S. Freud (1921), le processus par lequel l’objet s’accapare le rôle du modèle à travers un jeu d’émotions. Et J. M. Lacan (2003) définit l’identification comme le processus psychologique par lequel le sujet assimile un aspect, un trait de caractère chez un modèle. Dans le cas présent, l’enfant par l’imitation a assimilé les traits de Spiderman, quand il s’attribue son rôle justicier. Il dit « [...] Je suis Spiderman qui va secours des pauvres [...] ». Les traits de force, et de caractère du modèle sont assimilés par l’enfant. Désormais, il se comporte comme tel. Cet aspect conforte la définition suggérée par J. M. Lacan (op. cit.).

5. Appropriation émotionnelle de l’objet
En somme, le cas E s’est approprié le personnage de Spiderman, il dit, « je suis comme Spiderman, je suis Spiderman, tu ne vois pas que je lui ressemble ? Je suis gentil comme Spiderman [...] J’ai la force de Spiderman [...] Je suis Spiderman [...] ». Tout joyeux, l’enfant martèle sa ressemblance au personnage. Cela signifie qu’il y a eu une adaptation émotionnelle dans cette action. L’adaptation (J. Piaget, 1936) est la conséquence de l’équilibre entre l’assimilation par l’identification au modèle et l’accommodation émotionnelle au personnage de Spiderman, quand l’enfant reproduit les gestes de l’acteur. Ce qui résulte de l’appropriation émotionnelle de la personne du modèle d’identification. L’insistance sur la ressemblance et vouloir tant être le modèle exprime l’intensité des émotions qui animent le sujet. Ses pas de course, son caractère jovial découlent de l’échange émotionnel entre le sujet et l’objet. C’est de cette manière que M. Mahler (op. cit.) affirme que le sujet s’approprie l’objet, il n’est pas l’objet mais il le devient en incarnant son personnage. De même, si l’objet est un personnage maléfique, le sujet le devient. Si le personnage est bénéfique, le sujet le devient. Dans le cas présent, le sujet devient justicier et gentil comme le personnage.

6. Décentration de l’objet
Enfin de compte, le sujet insiste sur un fait : « [...] je suis comme Spiderman, [...] tu ne vois pas que je lui ressemble ? je suis gentil comme Spiderman [...] J’ai la force de Spiderman [...] Je suis Spiderman [...] ». Insister sur une situation signifie que l’on éprouve soi-même des doutes. Or ces doutes ne sont rien d’autre que la manière dont l’enfant représente le rôle qu’il s’est approprié. La maintien coûte que coûte de vouloir être, de ressembler, d’être. Il s’agit du degré de l’intensité émotionnelle qui anime l’individu. On dira qu’il vit au rythme de ses émotions. La décentration est le facteur clé de la subjectivation (P. Malrieu, 1973) qui va, dans ce contexte, faciliter le sens de l’individualité de l’enfant après s’être identifié à la personne de son choix, à l’objet imité. Et la décentration selon M. Cohen-Emerique (1993) revient à prendre distance de soi face à l’objet convoité. C’est réfléchir sur soi-même, en étant un sujet qui se perçoit en tant qu’objet porteur d’un bagage culturel auquel va s’étayer un nouveau modèle. L’enfant a fait le choix du modèle, il ne l’est pas mais il a intégré plusieurs traits de caractère qui font qu’il est désormais, Spiderman. C’est en outre, ce qui reste de l’ensemble de facteurs observés.

7. L’intériorisation
Dès lors que le processus de décentration est réalisé, s’installe l’intériorisation qui vient asseoir et dynamiser l’action menée. L’intériorisation est un processus que nous pouvons définir comme moyen par lequel un individu intègre mentalement des éléments extérieurs de telle sorte qu’ils lui font corps. L’intériorisation est soutenue par l’appropriation du modèle, Spiderman. L’objet intériorisé va ainsi marquer l’individu dans son être. L’objet est en soi et quand il le veut, le sujet peut se le remémorer pour produire l’idéal. Cela confirme ce que dit H. Wallon (1941) qui parle plutôt de la représentation de l’objet par l’enfant. L’objet étant le personnage de Spiderman.

En résumé, par le truchement des émotions liées au processus d’imitation et d’identification, le jeune E s’est approprié le rôle de Spiderman. C’est dans le but de rendre justice face aux inégalités liées à la méchanceté que le sujet s’identifie au modèle présenté par les mass media. Le choix du personnage s’explique par la lutte contre les méchants, très certainement à l’issue d’une scène de violence à laquelle il a dû assister, pour ainsi rendre justice à l’opprimé. Le port des gadgets et tout assortiment à l’image du modèle imité fortifie et consolide le sujet dans sa position. Il a son mot à dire, il l’exprime par le jeu qui, à son niveau, revêt une importance capitale. En soi, il est capable de… et peut faire… pour éviter le mal par la reproduction des scènes de violence les plus marquantes. Au cours de cet acte, l’individu reproduit la scène en la modelant à l’avantage du justicier qui vient secourir la victime. Il devient un individu à part entière dans ses différents milieux de vie ; la famille, l’école, les salles de jeux, le voisinage, les magasins, etc. Il faut rappeler tout de même le lien qui existe entre la cognition et les mass média. L’élaboration du processus d’individuation interpelle le rôle capital joué par la cognition chez le sujet. Ce qui va dans la philosophie du travail de M. A. Quiroga et al. (2011) et J. Sachenz et al. (2010). Le processus d’individuation est acquis, même si l’enfant observe encore la liquidation du complexe œdipien, capitale pour la construction de sa personnalité. Le processus d’individuation dans l’appropriation de la justice et de la gentillesse est acquis sous l’effet des médias et d’autres facteurs de développement. Les médias qui diffusent des personnages ne laissent personne à l’abri de leur rôle. La portée de leurs émissions suscite des intérêts par le changement d’attitude chez les téléspectateurs, lecteurs, etc. Si un simple article peut mettre un individu en colère ou l’amuser, un personnage télévisé peut entraîner un changement de comportement. Car, nombreux sont ceux qui s’identifient aux différents modèles présentés, par le port des noms des stars du cinéma, du milieu sportif tel le football, etc. Ainsi, approuvons-nous le fait que les mass medias influencent le comportement des individus quand ils participent à la construction du processus d’individuation chez l’enfant, à titre d’exemple.


Conclusion

Au terme de cet article, il convient dire comme Wallon que l’enfant se construit psychologiquement à l’issue d’interactions qu’il entretient avec ses différents milieux. Dans cet article, nous avons pour objectif de comprendre comment les médias influencent la construction du processus d’individuation chez l’enfant au Gabon. De ce que nous avons développé, il ressort que les médias sont un milieu d’apprentissage qui concerne toutes les générations.

Les entretiens semi-directifs menés avec l’enfant et ses parents ont été analysées selon leur contenu thématique. Leurs résultats révèlent que les médias sont un milieu, un facteur bénéfique pour l’enfant quand ils structurent sa personnalité. En effet, la construction du processus d’individuation est une élaboration qui s’opère à l’issue de la mise en place d’autres processus. Les résultats montrent ainsi, l’apparition tour à tour de l’isolement par lequel l’individu distingue et différencie son modèle de tant d’autres. L’information en rapport au sujet révélant toutes ses habitudes, pour faciliter la relation à l’imitation utile pour singer ses faits et gestes. Cette imitation aboutit au processus d’identification par lequel l’enfant développe l’autonomie des actes imités. Mais l’identification est effective à partir de la fonction qui sert, d’une part à l’appropriation émotionnelle du modèle qui va s’installer avec la décentration du sujet par rapport à l’objet. Cette décentration capitalise les traits de caractère de l’objet assimilé. D’autre part, cette fonction met en place le processus d’intériorisation qui s’accommode en dernier lieu pour rendre dynamique l’effectivité de l’objet intégré.

Ce travail, dans son ensemble, permet la compréhension du rôle des médias, plus souvent méconnus, dans le développement de la personnalité de l’enfant. Que l’aspect soit positif par l’imitation des modèles positifs, qu’il soit négatif par l’adaptation aux personnages négatifs, il influence la construction de la personnalité d’un individu. Cependant, cet article n’est pas une fin en soi, il présente des limites. C’est pour cette raison que nous souhaitons de réaliser d’autres travaux sous cet angle. C’est le cas notamment de mener une quantitative avec une population plus large, en comparant le rôle des médias sur le comportement des enfants et des personnes adultes. Une autre étude pourrait comparer ce rôle sur l’état affectif des hommes et des femmes. D’autres études pourraient être menées en prenant en considération les différences de profession.


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Pour citer cet article :
Jacques Tounga, « Média et individuation. L’influence de la télévision sur la construction du processus d’individuation de l’enfant au Gabon », Revue Oudjat en Ligne, numéro 2, volume 2, janvier 2019.

ISBN : 978-2-912603-95-1.

 

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